Coopération dans le cadre d’un projet de déploiements instrumentaux temporaires visant à mesurer les vagues sur la zone du phare de Cordouan au cours de l’hiver
Un projet d’ordre scientifique a été mis en place par le Laboratoire Littoral, Environnement et Sociétés (CNRS-La Rochelle Université), en collaboration avec le SMIDDEST, sur le site du phare de Cordouan, dans le but d’effectuer des mesures physiques de vagues durant l’hiver, et plus précisément au cours de périodes tempétueuses.
L’équipe scientifique conduit de nombreuses recherches visant à mieux appréhender les processus physiques liés aux vagues de tempête, afin d’améliorer notre capacité à représenter et prédire leur influence sur la stabilité et la vulnérabilité des côtes (e.g., érosion, submersion). Le groupe de recherche, basé au laboratoire LIENSs à la Rochelle, correspond à l’équipe de “Dynamique Physique du Littoral” (https://lienss.univ-larochelle.fr/Equipe-DPL) rattachée au CNRS et à l’Université de la Rochelle.
Il effectue notamment des recherches sur les ondes infra-gravitaires (IG), qui correspondent à des ondes de surface de période de l’ordre de la minute liées à la présence de groupes de vagues. Un certain nombre d’études ont récemment mis en évidence que ces ondes ont une contribution essentielle dans la dynamique des plages sableuses et des embouchures, particulièrement lors des tempêtes. Cependant, de nombreux aspects liés aux mécanismes régissant leur génération et leur propagation dans l’océan restent encore méconnus. Dans le cadre d’un projet financé par la Fondation de France, une étude est actuellement en cours afin de mesurer ces ondes et de mieux appréhender leur influence sur la dynamique hydro-sédimentaire (circulation océanique, déplacement des sédiments) en période de tempête au niveau de l’embouchure de l’estuaire du Tage, au Portugal.
Les estuaires du Tage et de la Gironde présentent tous deux une géomorphologie propice au développement des ondes IG, caractérisée par un large delta de Jusant (structure sédimentaire à l’embouchure résultant des circulations locales et des apports fluviaux) susceptible d’amorcer le déferlement des vagues sur de larges étendues et relativement loin de la côte. Du fait de ces similarités, il est très intéressant d’effectuer le même type de mesures physiques que sur le site du Tage au niveau de l’estuaire de la Gironde. La localisation du phare de Cordouan offre un cadre idéal pour effectuer de telles mesures. En ce qui concerne les dispositifs instrumentaux, une structure de petite taille contenant un capteur de pression (mesures de hauteurs d’eau et de vagues) a été installée directement sur l’estran rocheux (cf. photos).
Les informations relevées par ces instruments de mesure vont permettre d’obtenir des résultats importants pour la communauté scientifique et ainsi améliorer la connaissance des phénomènes de submersion sur l’estuaire de la Gironde.
Xavier Bertin, Baptiste Mengual, Laura Lavaud et Denis Dausse
INSTITUT DU LITTORAL ET DE L’ENVIRONNEMENT – UMR 7266 CNRS-Univ. La Rochelle
